Sur les traces de ceux qui nous ont précédés à Mouzillon

A partir de l'an 1000

Les traces écrites font référence à Mouzillon ne sont pas antérieures de plus de 10 siècles à notre époque. De là, une histoire de Mouzillon peut se mettre en place.

D'abord, il est à noter que Mouzillon ne figue pas dans la charte de Louis Le Gros en 1123. Dans cette Charte, Louis Le Gros énumère tous les biens qui ont été donnés en possession au diocèse de Nantes. Sont cités : Gesté, Montfaucon, le Pallet; mais Mouzillon n'y figure pas. Mouzillon était lié à l'abbaye de Saint Jouin de Marnes qui avait continué l’œuvre de Saint-Martin de Vertou, Saint Patron de Mouzillon. Le texte de 1179 va le montrer.

le texte de 1179

Voir ci-dessous

Le 17 mai 1179 une bulle du pape Alexandre III précise les "propriétés" / les responsabiltés de l’abbaye Saint-Jouin-de-Marnes. L'église de Mouzillon (="Ecclesiam de Mandilonio") y est citée entre l'église de Gorges, l'église du Pallet et celle de la Trinité de Clisson.

le contexte

Les premières traces écrites nous situent en 1179, l'année où Philippe-Auguste devient roi de France. Mais le domaine royale est particulèrement restreint.

Le territoire français est largement sous le pouvoir les Plantagenets : Henri II est roi d'Angleterre, Richard Cœur de Lion est duc d'Aquitaine. La Normandie et la Bretagne sont des territoires Plantagenet à cette époque. L'abbaye de Saint Jouin-de-Marne est donc bien placé. description

Cette période est troublée par différents courants religieux : les albigeois, les Vaudois. Aussi Le Pape Alexandre III a-t-il rassemblé un Concile.

Dans ce contexte de remise en ordre de l'église catholique, Alexandre III précise l'étendue de l’influence de l'abbaye de Saint-Jouin-de-Marnes.

Ce texte confirme la responsabilité du monastère sur des paroisses parce que, dans ce contexte féodale, les évêques sont trop liés aux seigneurs, vassaux, suzerains et comte locaux. Les préoccupations de ces hommes de pouvoir ne sont pas l'enseignement de la foi. Ils sont beaucoup plus connus pour la défense de leurs propriétés, de leurs domaines.

La Bulle d'Alexandre III s'inscrit dans la réforme grégorienne

--> Cette réforme vise l'affirmation de l'autorité papale sur la chrétienté.

--> Cette réforme met en place le détachement du clergé par rapport aux pouvoirs laics. Les nominations seront de la responsabilité religieuse et non du suzerain local. Le clergé sera instruit et les prêtres seront célibataires, détachés des responsabilités familiales.

Ce que ce texte dit de Mouzillon

Mouzillon est le siège d'une communauté chrétienne et cette communauté est sous l'autorité de l'abbaye de Saint-Jouin-de-Marne.

Souvent, ce texte a été interprété comme la preuve que Saint Martin et sa communauté de Vertou ont créé cette communauté chrétienne au VIe siècle. Mais le texte ne le dit pas. Il dit qu'en 1179, la communauté chrétienne de Mouzillon est placée sous l'autorité de l'abbaye de Saint-Jouin-de-Marnes.

Il peut apparaitre surprenant qu'aucun texte avant celui-ci n'évoque le communauté humaine, ni la communauté chrétienne avant cette bulle de 1179. C'est peut être un indice qui signifie que la communauté chrétienne de Mouzillon est beaucoup plus tardive.

De même au sujet des "marches de Bretagne" établies par le pouvoir carolingien, aucun texte ne cite Mouzillon. La communauté humaine qui y résidait n'était pas suffisemment organisée pour être citée. Aucun pouvoir n'y faisait référence.

Dans ses recherches sur l'historie du Pallet, Werner ROBL met en évidence la rupture qui a été provoquée par la période des raids vikings dans les territoire proches de la Loire. Ces destructions ont mis à mal ce qui restait de la période gallo-romaine, de la période wisigoth, de la période mérovingienne et de la période Carolingienne. De même nous n'avons aucune trace de Mouzillon à la suite des victoires bretonnes de Nominoé (la Bataille de Ballon en 845)et de Erispoe d'une part et de Alain Barbetorte d'autre part, en raisobn de son accord avec Guillaume Tête d'étoupe en 942.

Un renouveau des territoires proches de la Sèvre et de la Sanguèze est perceptible à partir du milieu du Xè siècle sous l'impusion de l'Anjou. Le comte angevin Geoffroy Grisegonelle et son proche Renaud de Thorigné sont des acteurs majeurs de ce renouveau :

--> construction de la tour du Pallet en 984;

--> développement des infrastructures de production sur ce territoire

--> encouragement des colons à venir s'implanter à proximité de la Sèvre et de la Sanguèze.

Ce Renaud de Thorigné est aussi adminsitrateur de l'abbaye de Saint-Jouin-de-Marnes. Il va promouvoir le développement de la communauté des moines qui sont revenus à Vertou. Il va développer les lieux de cultes sous le patronime de Saint-Martin de Vertou.

Il semble donc raisonnable d'envisager un developpement de Mouzillon et la création de la paroisse à partir de ce milieu du Xè siècle. Ceci serait justifié par le fait qu'aucun texte antérieur ne cite Mouzillon; ceci correspondrait à la Bulle de 1179 qui enterrine deux siècles plus tard ce travail de fondation des moines de Saint-Join-de-Marnes / Vertou.

Cette relation entre l'église de Mouzillon, dont le saint patron est Saint-Martin, et l'abbaye Saint-Jouin-de-Marnes n'est pas surprenante : l'abbaye Saint-Jouin-de-Marnes est le lieu où sont se sont installés les membres de l'abbaye de Vertou quand les Normands ont provoqué des troubles en remontant la Loire et la Sèvre Nantaise. Cet abbaye de Vertou avait été créée par celui qui est appelé Saint-Martin-de-Vertou, au temps où Felix était évêque de Nantes.

La paroisse Saint-Martin de Mouzillon a donc été sous la responsabilité de l'abbaye de Saint-Jouin-de-Marne. Il s'agit d'une relation paroisse / abbaye qui ne correspond pas exactement à celle d'un propriétaire /locataire au sens où nous l'entendons aujourd'hui, même si des intérêts économiques se combinaient aux liens spirituels.

Cet écrit de 1179 confirme l'ancrage de Mouzillon à l'histoire du sud-Loire, à l'Anjour et plus précisément au Poitou.

Les propriétés de l'abbaye à la fin du XVème siècle

Trois cent vingt ans plus tard, en 1498, un texte précise les propriétés de l'abbaye Saint-Jouin-de-Marnes dans le diocèse de Nantes : Il s'agit d'un parchemin qui est aux Archives départementales de Loire-Atlantique - B 854 - Arch. ACPA, photocopie du parchemin, D2005 , transcription D2 007. Un commentateur précise : "Le parchemin en mauvais état est difficile à lire. On y remarque néanmoins une longue liste de biens : des vignes, des terres, des près, tous biens situés en Mosnière, La Chapelle-Heulin, Vallet, Vertou, Mouzillon etc. On y trouve cités des lieux-dits comme la Morandière la Barbinière, la Botinière, la Poeze, la Haie-Pallet ..."

Au milieu du XVIIème siècle

Cent cinquante ans plus tard, en 1641, la cure de Mouzillon est citée parmi les bénéfices de l'abbaye de Saint-Jouin-de-Marnes auprès de cette de Gorges, du Pallet, de Gétigné, de Saint-Hilaire du Bois, de Vertou...

Ces textes montrent une relation continue entre l'abbaye Saint-Jouin-de-Marnes et Mouzillon. Cette continuité témoigne d'une stabilité de la communauté humaine de Mouzillon et de son horizon. A partir de 1668, la continuité se fait beaucoup plus précise grâce aux registres paroissiaux puis aux registres municipaux.

.

Bulle d'Alexandre III du 17 mai 1179

"Bulle d'Alexandre III du 17 mai 1179 confirmant les possessions de l'abbaye de Saint-Jouin de Marne dont l'église du Pallet. Bulla Alexandri Papae tertii, sancti Jovini abbatiae possessiones confirmantis. Alexander Episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis Nicolao abbati Sancti Jovini, ejusque fratribus tam presentibus quam futuris, preclaram vitam professis. Pia postulatio voluntatis effectu debet prosequente compleri, ut et devotionis sinceritas laudabiliter enitescat, et utilitas postulata vires indubitantes assumat. Ea propter, dilecti in domino filii, vestris justis postulacionibus clementer annuimus, et monasterium vestrum, in quo divino mancipati estis obsequio, sub beati Petri et nostra protectione suscipimus, et presentis scripti privilegio communimus. Inprimis, siquidem statuentes, ut Ordo monasticus, qui secundum Dei timorem et beati Benedicti regulam in monasterio vestro noscitur institutus, perpetuis ibidem temporibus observetur; preterea quascumque possessiones, quecumque bona, idem monasterium in presentiarum canonice possidet, aut in futurum concessione pontificum, largitione regum vel principum, oblatione fidelium, seu aliis justis modis prestante Domino poterit adipisci, firma vobis vestrisque successoribus et illibata permaneant. In quibus hec propriis duximus exprimenda vocabulis: Villam ipsam in qua monasterium vestrum situm est, cum pertinentiis suis et sancte Marie et sancti Petri de Castellis ecclesiis, que in eadem villa consistunt;

Ecclesiam de Marnis, [Église de Marnes]

Ecclesiam Sancti Cirici, [Église Saint Cyr ]

Nicolai de Moncatorio, [Nicolas de Montcoutant]

Sancte Marie et Sancti Marculphi Ecclesias,

Ecclesiam de Vaus,

Ecclesiam de Ozileio, [Église de Ouzilly]

Ecclesiam de Alliera,

Ecclesiam de Calccia,

Ecclesiam Sancti Cassiani Laperere,

Ecclesiam Sancte Marie de Bavaro,

Ecclesiam Sancti Jovini de Faya, [Église saint Jouin de Faye]

Ecclesiam de la Menie,

Ecclesiam Sancte Marie de Calendraio,

Ecclesiam Sancti Hilarii de Cramart, [Église Saint Hilaire de Cramart]

Ecclesiam de Rocafalon,

Ecclesiam de Laigne,

Ecclesiam de Viannaio,

Ecclesiam Sancti Generosi,

Ecclesiam Sancti Hilarii de Avallaia,

Ecclesiam Sancti Johannis de Berchorio,

Ecclesiam Sancte Marie cum Ecclesia Sancti Nicolai, que sunt in eadem villa,

Ecclesiam de Milleio,

Ecclesiam de Chicheio, [Eglise de Chiché]

Ecclesiam de Sileres,

Ecclesiam de Seresiaco,

Ecclesiam Sancte Andree super Separim,

Ecclesiam Sancti Maximini veteris,

Ecclesiam de Pomaria, [Église de la Pommeraye]

Ecclesiam Sancti Petri de Alba petra,

Ecclesiam Sancti Pauli, [Eglise Saint Paul]

Ecclesiam de Rocatruo,

Ecclesiam Sancti Processi;

Ecclesiam Dampetri,

Ecclesiam Sancti Jovini de Malleonio, [Eglise Saint Jouin de Mauléon]

Ecclesiam Beate Magdalene, [Eglise de Bienheureuse Madeleine]

Ecclesiam Beate Marie Virginis, [Eglise de Bienheureuse Vierge Marie]

Ecclesiam Sancti Melani,

Ecclesiam Sancti Johannis de Malebrario,

Ecclesiam Sancte Marie de Castro,

Sancti Petri, Sancti Hilarii de Salbronia Ecclesias,

Ecclesiam de Serniaco,

Ecclesiam Sancti Michaelis de Cantelu,

Ecclesiam Sancti Clementis, [Eglise Saint Clément]

Ecclesiam de Cohaiaco,

Ecclesiam Sancti Albini,

Ecclesiam Sancti Vincentii de Theofaugia, [Eglise Saint Vincent de Tiffauges]

Ecclesiam Sancti Petri, [Eglise Saint Pierre]

Ecclesiam Sancti Georgii, [Eglise Saint Georges]

Ecclesiam Sancti Fulgentii, [Eglise Saint Fulgent]

Ecclesiam de arbergamento Anterii,

Ecclesiam Sancti Mauricii de Monteacuto, [Eglise Saint Maurice de Montaigu]

Ecclesiam Sancti Johannis, [Eglise Saint Jean]

Ecclesiam Sancte Marie, [Eglise Sainte Marie]

Ecclesiam Sancti Nicolai, [Eglise Saint Nicolas]

Ecclesiam Sancti Hilarii de Colui, [Eglise Saint Hilaire de Loulay]

Capellam de Boferre, [Chapelle de Boufferé]

Ecclesiam Sancti Lazari, [Eglise Saint Lazare]

Ecclesiam Sancti Gervasii, [Église Saint Gervais]

Ecclesiam de Castro novo,

Ecclesiam Sancte Brigide, [Église Sainte Brigitte]

Ecclesiam Sancti Nicolai de Prugne,

Ecclesiam Sancti Johannis, [Eglise Saint Jean]

Ecclesiam Sancte Marie de Buniaco,

Ecclesiam de Guirchia Aiazinii Kirlichiarii,

Ecclesiam Sancti Jacobi de Piremil, [Eglise Saint Jacques de Pirmil]

Ecclesiam Sancti Martini de Vertavo, [Eglise Saint Martin de Vertou]

Ecclesiam Sancti Hilarii de Cuneo, [église de Saint-Hilaire du Coing (Saint-Fiacre)]

Ecclesiam de Ponte Sancti Martini, [Eglise de Pont Saint Martin]

Ecclesiam de Rezaio, [Eglise de Rezé] _ Ecclesiam de Veio, [Eglise de Viais]

Ecclesiam Sancte Radegondis de Golena,

Capellam Oelini,

Ecclesiam de Molueriis,

Ecclesiam de Bunio,

Ecclesiam de Gorgiio, [Eglise de Gorges]

Ecclesiam de Palacio, [Eglise du Pallet]

Ecclesiam de Mandilonio, [Eglise de Mouzillon]

Ecclesiam Sancte Trinitatis de Clicio, [Eglise Saint Trinité de Clisson]

Ecclesiam Sancti Jacobi, [Eglise Saint Jacques]

Ecclesiam de Gestigne, [Église de Gétigné]

Ecclesiam Sancti Hilarii de Foresta, [Église de Saint Hilaire de Clisson]

Ecclesiam Sancti Crispini, [Église de Saint Crespin

Ecclesiam Sancti Jacobi de Montefalconis, [Église Saint Jacques de Montfaucon]

Ecclesiam beate Marie, [Église bienheureuse Marie]

Ecclesiam beati Johannis, [Église bienheureux Jean]

Ecclesiam beati Germani cum capella Sancti Egidii, [Église Bienheureux Germain et chapelle St Egide]

Ecclesiam dc Renauderia, [Église de la Renaudière]

Ecclesiam de Planteil,

Ecclesiam de Gresso,

Ecclesiam Sancti Petri de Geste, [Église Saint Pierre de Gesté]

Ecclesiam Sancti Vincentii, [Église Saint Vincent]

Ecclesiam de Fay,

Ecclesiam de Boeria et Guecholet,

Ecclesiam Sancti Jovini de Viherio, [Église Saint Jouin de Vihier]

Ecclesiam Sancti Nicolai, [Église Saint Nicolas]

Ecclesiam Sancti Johannis, [Église Saint Jean]

Ecclesiam Sancti Hilarii, [Église Saint Hilaire]

Ecclesiam de Bosco,

Ecclesiam de Sarcos,

Capellam Johannis Charin,

Ecclesiam Sancti Egidii de Argentonio, [Église Saint Egide d'Argenton]

Ecclesiam Sancti Georgii, [Église Saint Georges]

Ecclesiam de Busseia,

Ecclesiam novam beate Marie,

Ecclesiam de Breil,

Ecclesiam Sancte Marie de Toarcio,

Ecclesiam Sancti Jacobi, [Église Saint Jacques]

Ecclesiam Sancti Nicolai, [Église Saint Nicolas]

Ecclesiam de Regneio,

Ecclesiam Sancti Martini in eodem castello Toarcii,

Ecclesiam Sancte Virgane,

Ecclesiam Sancte Marie de Fusteia,

Ecclesiam Sancti Medardi, [Église Saint Médard]

Ecclesiam Delondeni,

Ecclesiam de Javalanda,

Ecclesiam Beati Martini, que est in foresta Meduane et domum Calidonis,

Ecclesiam Sancti Michaelis de Chergant cum decimis et pertinentiis suis,

Ecclesiam Sancti Jacobi de Ponte Romano,

Ecclesiam de Rugnereal,

Ecclesiam Sancti Jacobi de Erneia,

Ecclesiam de Pertreio;

terras quoque, vineas, prata, molendina et possessiones alias ad vestrum monasterium pertinentes, decimas etiam et obventiones, vobis et eidem monasterio nichilominus duximus confirmandas.

Sane novalium vestrum, que propriis manibus vel sumptibus colitis, sive de nutrimentis animalium vestrorum, nullas a vobis decimas presumat exigere.

In parochialibus vero ecclesiis, quas tenetis, liceat vobis clericos eligere et Episcopo presentare quibus, si idonei fuerint, animarum curam committat; ut ei de spiritualibus, vobis vero de temporalibus, debeant respondere.

Presbyteros autem, seu clericos per vestras Ecclesias constitutos ab Episcopo vel ministris ejus, sine judicio et causa rationabili, eisdem ecclesiis spoliari aut beneficiis suis suspendi penitus prohibemus.

Liceat quoque vobis, clericos et laicos liberos et absolutos a seculo fugientes, ad conversionem vestram recipere,et eos absque ullius contradictione in vestro collegio retinere.

Prohibemus insuper, ut nullus fratrum vestrorum post factam in eodem loco professionem fassit, sine abbatis sui licentia, etiam sub arctioris religionis obtentu, de claustro vestro discedere; discedentem vero sine communium litterarum vestrarum cautione, nullus audeat retinere.

Cum autem generale interdictum terre fuerit, liceat vobis, clausis januis, expulsis excomunicatis et interdictis, non pulsatis campanis, suppressa voce, divina officia celebrare.

Sepulturam quoque ipsius loci liberam esse decernimus, ut eorum devotioni et extreme voluntati qui se illic sepeliri deliberaverint, nisi forte excommunicati, vel interdicti sint, nullus obsistat; salva tamen justitia illarum ecclesiarum a quibus mortuorum corpora assumuntur.

Obeunte vero te, nunc ejusdem loci abbate, vel tuorum quolibet successorum, nullus ibi qualibet subreptionis astutia seu violentia preponatur, nisi quem fratres, communi consensu, vel fratrum pars consilii sanioris, secundum Dei timorem et beati Benedicti regulam, providerim eligendum.

Decernimus ergo, ut nulli omnino hominum liceat prefatum monasterium temere perturbare, aut ejus possessiones auferre, vel ablatas retinere, minuere, seu quibuslibet vexationibus fatigare; sed omnia integra conserventur eorum pro quorum gubernatione ac sustentatione concessa sunt usibus omnimodis profutura; salva sedis apostolici auctoritate et diocesani Episcopi canonica justicia.

Si qua igitur in futurum ecclesiastica secularisve persona, hanc nostre constitutionis paginam sciens, contra eam temere venire tentaverit, secundo tertiove commonita, si non reatum suum digna satisfactione correxerit, potestatis honorisque sui dignitate careat, reamque se divino judicio existere de perpetrata iniquitate cognoscat, et a sacratissimo corpore et sanguine Dei et Domini Redemptoris nostri Jesu-Christi aliena fiat, atque in extremo examine districte ultioni subjaceat.

Cunctis autem eidem loco sua jura servantibus, sit pax Domini nostri Jesu Christi, quatinus, et hic fructum bone actionis percipiant, et apud districtum judicem premia eterne pacis inveniant.

Amen.

Rota [Mihi vias tuas domine demonstra - sanctus Petrus sanctus Paulus Alexander papa III] Ego Alexander Catholicae Ecclesie Episcopus (S) Ego Hubaldus ostiensis Episcopus. Ego Joannes presbyter cardinalis, Sancti Johannis et Pauli titulo pammachii (S). Ego Joannes presbyter cardinalis, titulo Sancte Anastasie (S). Ego Johannes presbyter cardinalis, titulo Sancti Marci (S). Ego Petrus presbyter cardinalis, titulo Sancte Susanne (S). Ego Petrus presbyter cardinalis, titulo Sancti Grisogoni (S). Ego Vincentius presbyter cardinalis, titulo Sancte Stephani in celio monte (S). Ego Antonius presbyter cardinalis, titulo Sancte Cecilie (S). Ego Arduinus presbyter cardinalis, titulo Sancte Crucis (S). Ego Matheus presbyter cardinalis, titulo Sancti Marcelli (S). Ego Jacobus diaconus cardinalis Sancte Marie in cosmedin (S) Ego Arditio diaconus cardinalis Sancti Theodori (S). Ego Laborans diaconus cardinalis Sancte Marie in porticu (S). Ego Romerius diaconus cardinalis Sancti Georgii ad velum aureum (S). Ego Gracianus diaconus cardinalis SS. Cosme et Damiani (S). Ego Matheus Sancte Marie nove Diaconus cardinalis (S). Datum Rome XVII Maii indictione XI, Incarnationis Dominice anno MCLXXIX. Pontificatus Domini nostri Domini Alexandri pape tertii, anno XX. Albertus sancte Romane Ecclesie presbyter cardinalis et vice cancellarius (S) "